Comment aborder les fêtes en toute sérénité ?
Il y a les lumières, les odeurs de cuisine, les retrouvailles… et puis il y a l’envers du décor : le “marathon” des repas, les to-do listes, la fatigue qui s’invite, les émotions qui débordent parfois. Les fêtes, c’est un concentré de tout : du plaisir, du souvenir, de l’attente… et une pression plus ou moins silencieuse de “réussir” ce moment.
La bonne nouvelle, c’est que la sérénité ne dépend pas d’un Noël parfait. Elle se construit plutôt comme un fil rouge : de petites décisions, simples, réalistes, qui protègent votre énergie, votre digestion… et votre cœur.
Dans cet article, on va regarder deux grands axes :
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le corps (repas riches, rythme bousculé, digestion),
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l’intérieur (émotions, relations, solitude ou trop-plein, besoin de sens).
Avec, à chaque étape, des pratiques concrètes (pleine conscience, respiration, sophrologie, qi gong, auto-massages…) pour vous aider à traverser ces quelques jours plus léger.
1. Poser une intention : “Je veux vivre les fêtes, pas les subir”
Avant même de parler d’assiette, on peut se poser une question très simple : de quoi ai-je besoin pour me sentir bien ? Du calme ? Du lien ? De repos ? De douceur ? D’un peu de liberté ?
Vous pouvez écrire une phrase d’intention, comme un petit repère :
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“Je choisis la simplicité.”
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“Je prends soin de mon énergie.”
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“Je me laisse le droit de dire non.”
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“Je privilégie les moments qui me nourrissent.”
Puis déclinez-la en 2 ou 3 règles faciles :
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je m’accorde 10 minutes seul(e) chaque jour,
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je garde un rythme de sommeil le plus stable possible,
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je m’autorise à alléger un repas si je n’ai pas faim.
En Ayurveda, l’idée de faire cohabiter plaisir et écoute de ses besoins est centrale : on ne cherche pas la perfection, mais l’équilibre — et ça commence souvent par la modération avant le “marathon” des repas.
2. Le corps pendant les fêtes : préparer, savourer, récupérer
Les repas de fin d’année sont souvent plus longs, plus riches, plus tardifs. Ce n’est pas un “problème” en soi : le corps sait faire. Mais il apprécie qu’on l’aide un peu, surtout quand les repas s’enchaînent.
A. Avant les repas : alléger sans se priver
L’idée n’est pas de “faire une détox punitive”, mais de faciliter le travail digestif.
Quelques pistes simples (à adapter à votre quotidien) :
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Simplifier les repas de la journée : plus de légumes, des soupes, des plats faciles.
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Boire régulièrement dans la journée (et éviter de se “rattraper” le soir).
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Bouger un peu : une marche, quelques étirements, deux stations de métro à pied.
Certains conseils classiques consistent à revenir, 2 à 3 semaines avant, vers une alimentation plus riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes) et à intégrer des aliments fermentés, afin de mieux “préparer le terrain”.
B. Pendant le repas : la pleine conscience comme “anti-excès” naturel
Au cœur des fêtes, il y a une pratique accessible à tous : manger en conscience. Ce n’est pas manger “comme un moine”, c’est simplement ralentir pour savourer.
Concrètement :
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Regardez votre assiette (couleurs, textures).
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Sentez les odeurs.
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Prenez une première bouchée lentement.
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Posez vos couverts de temps en temps.
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Demandez-vous : “Est-ce que j’ai encore faim, ou est-ce que je veux juste continuer parce que c’est bon / parce que c’est là ?”
La pleine conscience à table est souvent associée à une meilleure perception de la satiété et à moins de compulsions alimentaires.
Et surtout, elle change la qualité du moment : vous êtes là, vraiment là, ici et maintenant.
Mini-rituel (30 secondes) : avant de commencer, posez une main sur le ventre, une main sur le cœur, et faites 3 respirations lentes. (Personne ne le remarquera, et votre corps vous dira merci.)
C. Après le repas : “aider le système” avec douceur
Après un repas copieux, le meilleur cadeau est parfois… la simplicité :
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une petite marche (même 10 minutes),
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de la chaleur (un plaid, une bouillotte),
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de l’eau tiède ou une tisane.
La bouillotte sur le ventre est souvent recommandée pour favoriser la détente et soutenir le confort digestif en période froide.
Du côté de l’énergétique chinoise, on retrouve aussi l’idée de manger chaud, de se réchauffer, et d’adopter des routines simples (bains chauds, chaleur sur la zone lombaire) pour préserver son énergie en hiver.
3. Les émotions : quand “Noël” appuie sur des boutons sensibles
Les fêtes sont un amplificateur. Elles peuvent réveiller :
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la joie… mais aussi la nostalgie,
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l’envie de lien… mais aussi la solitude,
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la gratitude… mais aussi des tensions familiales,
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le plaisir… mais aussi la pression (financière, sociale, personnelle).
A. Reconnaître ce que vous vivez (sans vous juger)
Parfois, on s’en veut : “Je devrais être heureux(se).”
Et si vous remplaciez “je devrais” par “je ressens” ?
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“Je ressens de la fatigue.”
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“Je ressens un manque.”
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“Je ressens une appréhension.”
En énergétique chinoise, l’hiver est souvent présenté comme une saison de repli, associée aux peurs — non pas pour dramatiser, mais pour rappeler que cette période invite au repos et à l’introspection.
B. La “pause toilette” : l’art de se sauver 2 minutes
Si l’ambiance monte, vous avez le droit de sortir du champ.
Oui : vous pouvez vous isoler. Deux minutes. Dans une chambre, un couloir, même aux toilettes.
Exercice express (2 minutes) :
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Inspirez par le nez, sentez le ventre se gonfler.
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Expirez lentement, comme si vous souffliez dans une paille.
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Relâchez les épaules à l’expiration.
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Répétez 6 fois.
Si vous avez besoin d’un “ancrage” :
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posez les pieds au sol,
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sentez les points d’appui,
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décrivez mentalement 5 choses que vous voyez.
C. Poser des limites sans casser l’ambiance
Une limite n’est pas un mur. C’est une porte.
Elle dit : “Je prends soin de notre relation et de moi.”
Quelques phrases simples, très “fêtes compatibles” :
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“Je préfère qu’on change de sujet.”
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“Je ne suis pas à l’aise avec ça.”
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“Je vais prendre l’air deux minutes, je reviens.”
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“Merci, mais je n’ai plus faim.”
Vous n’avez pas besoin de convaincre. Vous avez juste besoin d’être clair(e).
4. Les pratiques “bien-être” qui aident vraiment pendant les fêtes
Voici une petite “boîte à outils” douce, à piocher selon vos goûts.
A. Sophrologie : respiration + relâchement + visualisation
La sophrologie propose notamment d’observer la respiration, de la rendre plus consciente et plus abdominale, puis d’associer détente du corps et apaisement du mental.
Quand l’utiliser ? Avant un repas, avant une discussion délicate, au coucher.
B. Pleine conscience : une minute de présence, plusieurs fois par jour
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1 minute en buvant un thé,
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1 minute en vous lavant les mains,
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1 minute en marchant (sentir le contact du sol).
Cela “ré-atterrit” le système nerveux.
C. Qi gong / respiration abdominale
En énergétique chinoise, la respiration abdominale (main sur le ventre, main sur le cœur, inspiration lente) est proposée comme une technique simple pour retrouver du calme.
Quand l’utiliser ? Après une surcharge émotionnelle, ou avant de dormir.
D. Auto-acupression : un geste discret pour calmer l’esprit
L’acupression est évoquée avec des points comme Yin Tang (entre les sourcils), massé doucement pour apaiser.
Quand l’utiliser ? En voiture avant d’arriver, ou pendant une conversation tendue (main discrète).
E. Mouvement “décharge” : secouer, danser, marcher
Quand on est sous tension, le mental tourne. Le corps, lui, a parfois besoin de bouger pour relâcher.
L’idée d’extérioriser par le mouvement (secouer les bras, danser quelques instants) est aussi proposée comme une façon de libérer la pression.
5. Et si les fêtes n’étaient pas “heureuses” cette année ?
Parfois, on traverse un deuil, une séparation, une période fragile, ou un grand changement. Dans ces moments-là, la sérénité ressemble moins à la joie… et plus à la tendresse envers soi.
Quelques repères qui font du bien :
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autorisez-vous à faire “différent” (moins de monde, moins longtemps, autrement),
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choisissez une personne ressource à appeler,
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prévoyez une sortie (une marche, une musique, un film doux),
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créez un mini-rituel : une bougie, une lettre, quelques lignes de gratitude.
Vous n’avez pas à “tenir” le rôle du parfait convive. Vous avez le droit d’être humain.
Conclusion : des fêtes suffisamment bonnes
La sérénité pendant les fêtes ne vient pas d’un contrôle total. Elle vient d’une attention : à votre corps, à vos limites, à ce qui compte vraiment.
Si vous ne retenez qu’une chose, retenez celle-ci :
vous pouvez vous faire plaisir, sans vous perdre.
Et parfois, c’est déjà un immense cadeau.
Pour aller plus loin
Livres
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Jan Chozen Bays — Manger en pleine conscience (Éditions Les Arènes) : une approche très accessible pour relier sensations, émotions et alimentation. Les Arènes
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Jon Kabat-Zinn — Où tu vas, tu es : une introduction à la pleine conscience, pensée pour les vies chargées et le stress du quotidien. JC Lattès
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Nicole Prieur — Familles : pour explorer ce qui se joue dans les liens et trouver sa place, notamment quand les rôles “reviennent” pendant les retrouvailles. Éditions Eyrolles
Vidéos
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Playlist “Trois minutes à méditer” avec Christophe André : des micro-méditations parfaites quand on manque de temps. YouTube
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“3 minutes de Méditation Guidée avec Petit Bambou” (Méditation, Respiration & Sommeil) : très simple, très concret. Petit Bambou
Podcasts
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Métamorphose (Anne Ghesquière) — Épisode sur la place dans la famille / se libérer des étiquettes : utile pour aborder les retrouvailles avec plus de recul. Acast
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Les Petits Plus Zen (Famille Heureuse) — Épisode “kit de communication / CNV pour survivre aux fêtes en (belle) famille”. Apple Podcasts